Voilier traditionnel de 1948
Ses caractéristiques
- Voilier en bois : ancienne gabare sablière
- Gréement : Ketch, Dundee
- 1ère mise à l’eau : 1948
- Monument Historique, bien classé en 1987
- Port d’attache : Saint-Vaast la Hougue
- Pavillon : Français (RIF)
- Navires de plaisance à utilisation commerciale (NUC)
- Equipage : 3 à 4 marins
- Longueur hors tout : 27 m
- Largeur : 6,35 m
- Tirant d’eau : 2,5 m
- Tirant d’air : 25 m
- Poids : 120 T
- Moteur : 120cv
- Capacité :
- 27 passagers à la journée / à quai
- 12 passagers en croisière
Aménagements
- 3 cabines passagers, avec 2 lits superposés (soit 4 couchages individuels par cabine)
- Carré avec 2 tables pouvant accueillir confortablement 16 personnes
- Cuisine avec four, plaque de cuisson, lave-vaisselle, frigo, congélateur, machine à café…
- Salle de douche
- 2 WC marins séparés
- Timonerie
- Poste d’équipage indépendant
- Prises 220V
- Chauffage
- Lave-linge, lave-vaisselle
Son histoire
La Fleur de Lampaul est une ancienne gabare, voilier de charge en bois construit solidement et capable d’affronter la haute mer. Il s’agit aujourd’hui d’un Dundee (prononcer « dindé ») gréé en ketch, soit un voilier de 2 mâts dont le plus petit se trouve à l’arrière. Sa longueur de coque de 20m (et quasiment 30m en comptant le bout dehors) et d’un poids total de 120 tonnes.
La construction du voilier
En 1947, la construction de Fleur de Lampaul débute en octobre dans le chantier Keraudren à Camaret-sur-Mer, en Bretagne, pour le compte de la famille Le Guen de Lampaul-Plouarzel, d’où le voilier tire son nom. 300m3 de bois de chêne seront nécessaires à sa construction.
Gabare de la mer d’Iroise
En 1948, Fleur de Lampaul est mise à l’eau le 9 avril. C’est au départ une gabare – voilier de charge – servant au transport des marchandises et des matières premières. Son activité principale est l’extraction et le transport de sable sur Brest, Landerneau et Châteaulin. À certaines périodes de l’année, la Fleur transportait aussi des primeurs de Roscoff sur l’Angleterre ou de Noirmoutier sur Brest.
Disparition des voiles
En 1975, au départ à la retraite de deux derniers frères, Jacques et Yves Le Guen, le bateau est vendu à M. Bescond de Saint-Pabu et continue à être utilisé pour l’extraction de sable de l’Aber-Benoît. Fleur de Lampaul est alors devenue un simple sablier à moteur, les voiles ont disparu. La Fleur pouvait charger jusqu’à 100 tonnes de sable, soit presque son propre poids. On la voyait naviguer en rade de Brest, jusque dans les estuaires de l’Aulne et de l’Élorn tellement chargées de sable que seul le pavois restait visible….
Mise au rebut dans un aber
En 1983, ne pouvant lutter contre la concurrence des cargos, Fleur de Lampaul est laissée à l’abandon sur une vasière de l’Aber-Benoît. Comme beaucoup de voilier de son époque, Fleur de Lampaul risque de disparaître, s’abîmant rapidement sans soin ni entretien.
Voilier-école
En 1985, le sort de Fleur de Lampaul change radicalement. Repris par Charles Hervé Gruyer et restaurée par son association à l’île d’Yeu, le navire est regréé en Dundee (prononcer « dindé ») et son intérieur est aménagé pour pouvoir accueillir des enfants et adolescents dans une optique de formation culturelle.
Classement au Monument Historique
En 1987, Fleur de Lampaul est classé Monument Historique. Le voilier devient une bibliothèque itinérante de port en port.
Tour du monde avec des enfants
En 1990, Fleur de Lampaul devient un voilier d’expéditions océanographiques, le navire embarque des dizaines enfants de 12 à 16 ans pour des voyages autour du monde. La Fleur et son équipage iront à la rencontre des peuples de l’eau et de la faunes marines de 1992 à 1994, ils réaliseront un tour du Monde entre 1998 et 2001 ; sans oublier de nombreuses traversés de l’Atlantique. Ces expéditions donneront lieu à plusieurs films, reportages et livres, récompensés par l’UNESCO : « Les Enfants dauphins » (1991), « Peuples de l’eau » (1993), « Jeunes marins reporters » (1997), « L’Appel de la mer » (1997) ou encore « Les Enfant de l’an 2000 » (1999-2001).
Navire ambassadeur pour la protection de la mer
En 2002, Fleur de Lampaul est rachetée par la Fondation Nicolas Hulot (SOS Planète eau), depuis rebaptisée Fondation pour la Nature et l’Homme. Ambassadrice de la Fondation, elle accueille plusieurs programmes scientifiques dédiés à la protection du littoral et des cétacés.
Depuis son nouveau port d’attache à Lorient et naviguant dans différents ports français jusqu’en Méditerranée, elle permet de mobiliser les acteurs de la gestion du littoral et le grand public pour les sensibiliser à la protection du milieu marin.
Restauration complète du voilier
En 2004, la Fondation décide de faire entièrement restaurer Fleur de Lampaul. Les travaux de 2004-2005 seront confiés au chantier naval Bernard de Saint-Vaast-la-Hougue dans la presqu’île du Cotentin. Du gréement à la cale, Fleur de Lampaul a été entièrement démontée et rénovée, notamment avec du bois des chênes du château de Versailles, tombés pendant la tempête de 1999. Elle est repeinte en blanc, ce qui permet de la distinguer facilement des autres gabares semblables comme sa sister schip Notre-Dame de Reumengol. Elle subit également quelques transformations pour naviguer le plus écologiquement possible : les eaux de cale sont filtrées pour ne rejeter à la mer que des eaux épurées, un système installé autour du moteur, de façon à ne pas laisser s’échapper d’éventuelles fuites, une station de traitement des toilettes créée…
Voilier de croisières hauturières
En 2010, suite à un repositionnement stratégique de son action, la Fondation revend Fleur de Lampaul aux propriétaires du chantier qui a restauré le voilier en 2004-2005, Sylvie et Gilles Auger.
Amarré désormais au côté du chantier naval Bernard sur le charmant port de Saint-Vaast-la-Hougue, la Fleur effectue désormais des croisières avec la société Nordet Croisière, allant de la côte normande jusqu’en Norvège. Sylvie et Gilles consacreront beaucoup de leur énergie pour créer un modèle économique permettant d’entretenir parfaitement le voilier.
L’aventure continue
En 2021, Fleur de Lampaul est rachetée par son capitaine depuis plusieurs années, Grégoire Loizeau et son associé, Tristan Hamon, un amoureux des vieux gréements. Avec l’aide de plusieurs investisseurs, ils créent la société Loizon Sailing, qui propose des croisières en mer et évènements à quai à bord du voilier. La Fleur continue également à embarquer les « Matelots de la vie », association qui permet à des enfants sortant de longue hospitalisation de passer un séjour inoubliable de plusieurs semaines en mer. «Avec Loizon Sailing, notre objectif est de continuer à faire naviguer Fleur de Lampaul, joyaux de notre patrimoine maritime et de faire rêver ses passagers à travers des aventures maritimes dans le cadre d’un tourisme plus durable ».
Crédit photo : Myriam Villert